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3 questions à… Gilbert Blaise, président de l’Arseg

 L’Arseg est le plus grand réseau professionnel consacré aux directeurs de l’environnement de travail (anciens responsables des services généraux), avec plus de 2000 adhérents, répartis sur tout le territoire et au sein de l’ensemble du tissu économique ainsi que des administrations et collectivités locales. Les directeurs de l’environnement de travail gèrent l’ensemble des moyens et services dont une entreprise a besoin pour fonctionner au quotidien : les services aux occupants, la gestion de l’immobilier et les achats d’équipement. 77 % des entreprises françaises ont un directeur de l’environnement de travail. Le secteur représente près d’1 million d’emplois directs et non délocalisables et un marché de près de 110 milliards d’euros. Dans le cadre de la Mission Coworking : Territoires, Travail, Numérique, la Fondation Travailler autrement a rencontré Gilbert Blaise, président de l’Arseg.

Comment l’aménagement des espaces de travail peut améliorer le quotidien des actifs ? 

L’aménagement des espaces de travail est au cœur du périmètre des directions de l’environnement de travail (DET). Or les dirigeants d’entreprise sont de plus en plus conscients des enjeux que portent les projets de réaménagement des espaces, notamment des enjeux liés à la qualité de vie au travail (QVT). Les salariés, notamment les plus jeunes mais pas seulement, sont en attente forte sur ce sujet. Qu’il s’agisse d’accroître leur autonomie et leur liberté d’organisation, de mieux concilier vie professionnelle et vie privée ou de bénéficier de bons programmes de prévention santé, leurs attentes recoupent en de nombreux points les domaines d’action des DET. En proposant des aménagements variés et adaptés aux activités et au besoin de chacun et en mettant en place des bouquets de services facilitant le quotidien, mais également en accompagnant les salariés dans le télétravail et leur mobilité tout en veillant à leur santé physique et psychologique au travail, les DET, par leurs choix, influent très directement sur la qualité de vie au travail des actifs.

Selon vous, que représentent les espaces de coworking et les tiers-lieux en règle générale ? 

Si les centres d’affaires existent depuis déjà longtemps, les espaces de coworking sont assez récents. Il s’agit d’un phénomène apparu il y a une dizaine d’années, porté par le développement de l’auto-entrepreneuriat, de la mobilité et du télétravail ainsi que par l’émergence d’une génération nouvelle de start-up dans quasiment tous les domaines de la vie économique. Pariant sur cette vague, beaucoup d’opérateurs, notamment de collectivités locales, ont soutenu la création d’espaces de coworking. Ce qui est nouveau, c’est le développement accéléré de ces espaces depuis deux ans. Alors qu’ils restaient confinés à une typologie d’acteurs (indépendants, TPE et télétravailleurs) et étaient confrontés à un modèle économique difficilement rentable, un nouveau modèle économique semble se mettre en place. La dernière étude de JLL sur le sujet (1) démontre ainsi qu’un modèle de tiers lieux hybrides, accueillant aussi bien des indépendants, des PME que des salariés de grandes entreprises est en plein essor, porté notamment par le développement du travail en mode projet, de la difficulté à recruter certains profils et la recherche accrue de flexibilité immobilière. Les tiers lieux sont une réponse à ces tendances de fond qui impactent nos modes d’organisation du travail.

Qu’attendez-vous de la mission coworking confiée à Patrick Levy Waitz par Julien Denormandie, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Cohésion des Territoires ?

Le dernier baromètre Actineo (2), l’observatoire de la qualité de vie au bureau, montre que les salariés français vivant dans les communes rurales ou de moins de 2000 habitants se disent plus satisfaits de leur qualité de vie au travail que la majorité des salariés. Il s’agit d’un élément très porteur. A contrario, le coût plus abordable du mètre carré comparé aux grands centres urbains tout comme la difficulté d’accès à l’Internet haut débit dans certaines zones constituent incontestablement des freins au développement de tiers lieux hors des métropoles. Tout l’enjeu de la mission confiée à Patrick Levy Waitz est donc de déterminer dans quelles conditions les tiers lieux pourraient répondre aux besoins des publics visés (salariés d’entreprises, indépendants, créateurs d’activité…) en zones rurales ou dans les villes moyennes. Si l’on se réfère au modèle des centres hybrides les attentes des salariés et des entreprises sont donc centrales pour assurer un modèle économique viable. L’Arseg sera heureuse d’apporter la force et l’expérience de son réseau à cette réflexion.

(1) « Coworking. Les nouveaux bureaux flexibles », JLL, Février 2018

(2) « Baromètre de la qualité de vie au bureau »,  Actineo/Sociovision, Novembre 2017

> Découvrir l’Arseg
> Également à lire sur le site de la Fondation Travailler autrement, Lancement de la consultation publique nationale de la Mission Coworking : Territoires, Travail, Numérique