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La révolution du travail en marche aux 5e Rencontres du Dialogue social

Cette 5e édition des Rencontres du Dialogue social organisées par la ville de Suresnes, qui s’est tenue jeudi 12 octobre 2017, avait pour thème « En marche vers une révolution du travail ? Renouveau ou enterrement du dialogue social ? ». Le dialogue social est considéré par tous les intervenants de cette riche journée, comme le synonyme de croissance, de performance sociale et d’espoir. Dans le cadre de l’événement annuel, la Ville de Suresnes, en partenariat avec DécidRH et sous le haut patronage de l’OIT, a invité plus de 30 intervenants pour débattre de la capacité du dialogue social à répondre aux problématiques actuelles : télétravail, seuils sociaux, référendums d’entreprise, hiérarchie des normes… Compte rendu.

Confiance et sens, clés de voute du dialogue social

De la transformation du travail aux grandes réformes annoncées par le Gouvernement, de l’uberisation au télétravail, … Les 5èmes Rencontres du Dialogue Social, réunies à Suresnes, ont répondu de leur ambition : celle de questionner la place et les enjeux du dialogue social dans notre société en mutation.

Les interventions de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, de Cyril Cosme (directeur de l’OIT pour la France) ou de Louis Gallois (président du conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën, co-président de La Fabrique de l’Industrie) ont fait partie des temps forts de la journée.

Les tables rondes se sont enchaînées pour traiter divers aspects du dialogue social. La journée s’est ouverte par l’intervention de Monsieur le ministre de l’Education nationale qui a insisté sur l’importance de la confiance et du sens pour un dialogue social performant.

Des comparaisons internationales indispensable pour mesurer la performance sociale et la compétitivité

La première table ronde a mis en lumière une comparaison européenne et internationale des systèmes de dialogue social. Des représentants de la Suède, de l’Espagne, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne se sont succédés à la tribune. Les interventions ont permis d’objectiver que :

  • les comparaisons internationales sont indispensables pour observer la performance du dialogue social,
  • le dialogue social est une réalité dans chaque pays partenaire de la France,
  • le dialogue social est certes un apprentissage mutuel mais il ne peut se dissocier du contexte économique, de la culture, de l’histoire et des pratiques propres à chaque pays.

Chaque débat, instrumenté par le digital, comportait une dimension interactive : via l’application Wisembly, les congressistes étaient conviés à voter en direct pour faire entendre leur voix suite aux exposés proposés par les intervenants.

Dialogue social : success stories

La deuxième table ronde était placée sous le signe de la réussite du dialogue social. Sibylle Quéré-Becker, directrice du développement social d’AXA France, Jean-Paul Bordot et Pascal Feuardent, de Naval Group ainsi que Christine Dubuis, Directrice générale adjointe de la Ville de Suresnes, ont exposé les « success stories » du dialogue social dans leurs entreprises et la collectivité territoriale de Suresnes. Une nouvelle fois, les mots « confiance » et « sens » ont été évoqués. Les intervenants ont partagé avec l’auditoire leurs clés du succès d’un dialogue social de qualité visant à la performance sociale:

  • Miser sur la formation et la sensibilisation de toutes les parties prenantes,
  • Comprendre que le dialogue social est une réflexion d’ensemble qui doit emporter toute la ligne managériale,
  • Favoriser la compréhension mutuelle et le dialogue interpersonnel.

Pour l’ensemble de la table ronde, l’expérimentation est une méthode gagnante-gagnante en ce qu’elle permet l’appropriation des nouvelles pratiques.

« Le dialogue social est important pour permettre aux entreprises de s’adapter aux évolutions globalisées du monde économique », expliquait Louis Gallois au début de son discours. Force est de constater que le dialogue social pourrait aller mieux mais qu’il y a de belles réussites dans notre paysage économique. Le dialogue social, s’il peut être anxiogène, porte en sa dénomination propre la solution : le dialogue. Mais pour ce faire, il faut que chaque acteurs, entreprises comme organisations syndicales, se responsabilisent car le dialogue social est source de compétitivité.

Révolution du travail et adaptation du dialogue social

Partant de la transformation du travail et de l’emploi, la troisième et dernière table ronde a permis de confronter les points de vue sur le phénomène de l’Ubérisation (Sayah Baaroun Secrétaire Général du Syndicat des Chauffeurs Privés VTC) et sur les ordonnances de la Loi Travail, dont le dialogue social est le socle fondateur (présenté par Antoine Foucher, directeur de cabinet de Muriel Pénicaud, ministre du Travail).

Force est de constater que la montée de l’indépendance, la fragilisation du modèle salarial classique (même s’il ne va pas disparaitre comme l’expliquait Jean-François Pillard, ancien vice-président du Medef chargé du pôle social, co rapporteur de l’avis du CESE sur « Le développement de la culture du dialogue social en France ») et la sécurisation des relations juridiques constituaient des thématiques évoquées par la majorité des intervenants de la table ronde. La prise en compte, dans le cadre du dialogue social, des nouvelles formes d’emploi et des structures innovantes sur le marché du travail, a été notamment promue par Renate Hornung-Draus (Confederation of German Employers).

Enfin, l’événement à Suresnes fut l’occasion de rendre grâce à la Tunisie, Prix Nobel de la Paix en 2015 pour son dialogue national. Un débat a été investi à partir des témoignages émouvants de Nizar Ben Sghaier (ministère de la Fonction publique et de la Gouvernance), Foued Ben Abdallah, (représentant du ministre des Affaires sociales de Tunisie), Hfaeidh Hfaeidh (UGTT) et Halima Jouini (membre du comité directeur de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme), interrogeant la capacité du dialogue social à devenir un « rempart » contre l’extrémisme dans un pays où la démocratie sociale s’efforce de s’installer de manière durable.

> Pour en savoir plus

> Également sur le site de la Fondation Travailler autrement, Le Gouvernement présente son projet de transformation sociale