L’aversion aux risques et la spécificité française, quel constat ?

Une étude de l’Observatoire Crédit Agricole Assurances / IPSOS

Le 23 janvier 2014, l’Observatoire du Crédit Agricole Assurances associé à l’institut de sondage IPSOS ont fait paraître les conclusions d’une étude portant sur l’aversion au risque des Européens, qui étudie comment les Européens perçoivent individuellement la notion de risque dans leur quotidien mais aussi à l’échelle collective.

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Premier enseignement :

Les différences de perception du risque permettent de poser un constat central : plus les pays sont paralysés par la crise, plus leur population perçoit le risque comme une menace ; plus ces pays sont proches ou sont déjà sortis de cette crise et plus leur population parvient à envisager le risque comme un mal nécessaire, un levier utile et non comme une menace. En somme, ceux qui parviennent à s’adapter à la crise voient le risque de façon pragmatique alors que ceux qui en souffrent s’en méfient.

Deuxième enseignement :

En Europe les individus interrogés s’accordent à dire que les systèmes de protection sociale doivent être réformés. L’étude montre dans le même temps que les Français font partie des rares européens à peu critiquer leur système de protection sociale, ils reconnaissent que ce système est généreux envers la population. Cependant, ils semblent avoir pris conscience que ce système ne pourra pas perdurer et que réduire le déficit de la dette publique devient un objectif de plus en plus prégnant.

Une aversion au risque en hausse : un sentiment de vulnérabilité qui se renforce

Chez les sondés, les Français détiennent le record des Européens qui pensent que leurs conditions de vie seront plus mauvaises que celles de la génération de leurs parent : « des études montrent qu’à situation égale (en termes de revenu, d’éducation, etc.), les Français sont moins heureux que les ressortissants d’autres pays. Il y a une dimension fortement culturelle et subjective dans le pessimisme français », affirme Alexandre Jost, Délégué général – fondateur de la Fabrique Spinoza. Il met ainsi en avant que c’est une spécificité française, spécificité qui a été amplifiée par la crise.

Ce constat fait écho à une récente étude de l’institut Cevifop, dont l’analyse montre qu’entre 2009 et 2013 l’indice de confiance des Français a lourdement chuté, encouragé par une atmosphère morose qui sévit sous nos latitudes depuis le début de la crise.

Il ressort du sondage de l’Observatoire du CAA que la crise a exacerbé le sentiment de fragilité et de vulnérabilité face aux évènements courants de l’existence (chômage, maladie).

Les observations qui ont été faites permettent finalement de constater que le sentiment de vulnérabilité et de fragilité des Européens est en hausse, et bien sûr spécialement dans les pays qui ont été durement touchés par la crise et que ne parviennent toujours pas à remonter la pente.

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Interview de Patrick Levy-Waitz Président de la Fondation ITG

Retrouvez en vidéo le commentaire de cette étude par le Président de la Fondation ITG, Patrick Levy-Waitz :