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Les « Nouvelles populations ouvrières » : quelles perspectives jusqu’à la retraite ?

La Fondation Travailler Autrement présente, en partenariat avec le Diot-Siaci Institute, institut de recherche et de réflexion du Groupe Diot-Siaci, et Temps Commun, l’édition 2024 de son étude sur les Invisibles, réalisée par Occurrence auprès de près de 5000 répondants. Parmi ces 11 millions de travailleurs, on distingue 3 catégories. Les « Nouvelles populations ouvrières » ont un travail pénible physiquement et sont géographiquement plus limités que les autres Invisibles.

Cette catégorie de travailleurs, à majorité masculine et peu diplômée, représente 35% de la population d’Invisibles, et 12,9% de la population active occupée.

Quelles contraintes de précarité ?

Les Nouvelles populations ouvrières gagnent 9% de plus que la moyenne des Invisibles, mais 20% de moins que les autres actifs. Si leur activité professionnelle leur permet de s’en sortir et que leurs habitudes de consommation sont moins souvent source de frustration, elles restent 23% à ne jamais pouvoir se payer de petit plaisir et leur vie est rythmée par des arbitrages financiers.

Quelles contraintes de pénibilité ?

Le cœur des difficultés de cette catégorie de travailleurs réside dans ces contraintes au travail. Ainsi, la pénibilité au travail et la forte exposition aux risques professionnels engendrent un réel pessimisme quant à la capacité à se rendre à l’âge de la retraite, si bien que 57% d’entre eux ne se voient pas exercer le même métier jusqu’à 65 ans ! De fait, ils travaillent davantage dans le bruit (41% vs 36% des Invisibles vs 27% des autres actifs), dans la manutention (38% vs 30% des Invisibles vs 23% des autres actifs) et dans des postures pénibles (37% vs 29% des Invisibles vs 14% des autres actifs).

Quelles contraintes de parentalité ?

Le modèle majoritaire est très classique : le couple avec enfant pour 54% d’entre eux, comme pour la moyenne des Invisibles (vs 40% des autres actifs).

Quelles contraintes de temporalité ?

Aux horaires atypiques (pour 67% d’entre eux), s’ajoutent un travail cadencé et décidé par un management assez rigide. Ainsi, 38% ne peuvent prendre de pauses à leur gré (contre 36% des Invisibles et 27% des autres actifs). Ils portent également plus souvent un uniforme (49% vs 40% des Invisibles vs 30% pour les autres actifs).

Quelles contraintes de territorialité ?

Cette population est plus « ancrée », plus géographiquement limitée dans son territoire : 57% vit à moins de 50 kilomètres de sa commune de naissance (vs 45% pour les autres actifs). Ils utilisent davantage leur voiture pour se rendre au travail (64% vs 58% des Invisibles vs la 1/2 des autres actifs). Ce sont ceux qui dépensent le plus mensuellement pour les déplacements : 129€ en moyenne contre 121€ pour les Invisibles et 109€ pour les autres actifs.

Quelles contraintes sur le sentiment d’utilité ?

Les Nouvelles populations ouvrières se sentent un peu moins utiles pour les autres que l’ensemble des Invisibles mais toujours plus que les autres actifs (88% vs 93% vs 86%). Elles ressentent également moins de plaisir, sont un peu moins fières et leur travail est plus souvent alimentaire. Globalement, elles se sentent peu reconnues : 61% ressentent une reconnaissance professionnelle vs 62% des Invisibles vs 66% des autres actifs.

 

> Découvrir l’étude : « Les Invisibles – Édition 2024. Des vies sous contraintes », la nouvelle étude d’ampleur de la Fondation Travailler Autrement

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