Observatoire
Rapports

Quel sera l’avenir du travail ? 

La pandémie a mis en exergue plusieurs mutations du travail. Dans son étude du 10 janvier 2022 intitulée “L’avenir du travail ? Plus humain”, le cabinet international de conseil en stratégie et management Bain and Company s’intéresse à 5 mutations principales qui redessinent le monde du travail. 20 000 salariés ont été interrogés dans 10 pays différents (Etats-Unis, Chine, Allemagne, France, Italie, Japon, Inde, Indonésie, Nigéria, Brésil) pour produire cette étude. Nouvelles attentes, compétences humaines, perceptions différenciées d’un “bon job” et incertitude des jeunes, zoom sur les mutations observées par Bain and Company. 

Des salariés avec de nouvelles attentes en matière d’emploi 

La rémunération constitue un enjeu important pour les salariés, elle se place dans le top 3 des priorités de 56% des travailleurs. Pourtant, près de 4 salariés sur 5 considèrent qu’il ne s’agit pas là du premier facteur de motivation au travail, préférant l’intérêt du métier, la flexibilité ou encore la sécurité de l’emploi. Par ailleurs, avec le développement du travail à distance pendant la pandémie et alors que le télétravail semble s’installer durablement, les interactions entre salariés se réduisent. Or, le lien social est de plus en plus important dans l’entreprise et va compter, dans les années à venir, dans les choix des actifs 

Par ailleurs, le rapport montre que l’automatisation gagne du terrain. Alors que les tâches répétitives sont de plus en plus automatisées, Bain & Company explique que les “compétences humaines” (la créativité, les relations, …) vont devenir essentielles dans les années à venir. C’est pourquoi l’étude recommande de “reformer” la main d’œuvre autour de ces sujets, en n’oubliant pas les spécificités de chacun.  

La diversité d’opinion autour d’un “bon job” 

Bain & Company distingue 6 types de salariés selon leurs priorités : 

  • Les “operators” : pour eux, le sens n’est pas nécessaire au travail, ils trouvent leur estime de soi en dehors de leur activité professionnelle. On constate dans cette catégorie une surreprésentation des non-diplômés qui occupent, pour la plupart, un emploi administratif ou manuel.  
  • Les “givers” : le sens de leur travail provient de l’apport qu’ils font à la vie des autres. Ils sont de fait, surreprésentés dans les métiers du soin.  
  • Les “artisans” : ils recherchent un travail qui les fascine et sont motivés par le perfectionnement de leur expertise. Les plus de 55 ans y sont surreprésentés et la majorité d’entre eux ont un travail manuel.  
  • Les “explorers” : avides d’expériences, ils souhaitent une carrière variée qui diversifie leur champ de compétences. Si le secteur des services est légèrement majoritaire chez eux, leur présence est équivalente dans les autres secteurs.  
  • Les “strivers” : le succès professionnel constitue pour eux un réel objectif de vie, ce qui explique leur intérêt particulier pour le statut et la rémunération. Les jeunes travailleurs et les diplômés de licence ou plus y sont surreprésentés. 
  • Les “pioneers” : ils veulent absolument changer le monde par leur activité professionnelle. Une majorité d’entre eux occupent des emplois de management, techniques et scientifiques nécessitant un haut-niveau de diplôme.  

La mise en lumière de ces profils si différents n’a pas pour objectif de les opposer, l’étude souhaite montrer que la définition de “bon job” est fluctuante et peut changer au cours d’une vie. C’est donc à l’entreprise de s’adapter à chaque vision personnelle du travail pour proposer l’expérience la plus qualitative possible qui serait bénéfique pour le salarié comme pour l’entreprise. 

L’incertitude des jeunes salariés face aux entreprises 

Les jeunes salariés font face à de nombreuses inquiétudes : problèmes financiers, difficultés à bénéficier de l’ascenseur social, instabilité de l’emploi, difficultés à atteindre leurs objectifs… Face à la hausse de celles-ci au cours des dernières années, Bain & Company développe 3 priorités pour les entreprises : 

  • Devenir des fabriques de talents : pour lutter contre les pénuries de main d’œuvre, les entreprises peuvent développer elles-mêmes les compétences et potentiels de leurs salariés, améliorant l’employabilité de chacun. 
  • Développer les “compétences humaines” : notamment en repensant l’organisation du travail, ce qui permettrait de donner davantage de sens à l’activité des salariés.
  • Construire un sentiment d’appartenance : permettant de fidéliser le salarié et de souder les collaborateurs autour de valeurs communes. 

 

Aujourd’hui, il est plus que jamais temps de se concentrer sur l’aspect humain du travail. Les grandes entreprises pourront ainsi attirer, développer et retenir leurs forces vives, porteuses de leurs succès futurs “ – James Root, associé chez Bain & Company et coprésident de Bain Futures. 

 

 

> Retrouvez l’article de Bain & Company sur cette étude

> Pour aller plus loin, sur le site de la Fondation : Quel avenir pour le télétravail ? et Avenir des métiers : l’inquiétude gagne du terrain.