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Après le Covid, comment gagner la bataille de l’emploi des jeunes ?

Jeudi 1er juillet 2021 se sont déroulées les Rencontres des Entreprises Educatives pour l’Emploi, sur le thème « Après le Covid, comment gagner la bataille de l’emploi des jeunes ? ». Parmi les invités, Anne-Sophie Barthez (directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle), Roger Serre (délégué général du groupe IGS), Stéphane Lardy (directeur général de France compétences) ou encore Sylvie Charrière, députée de Seine-Saint-Denis et présidente du Comité National d’Orientation et d’Evaluation des Cités Educatives.

Aider les jeunes à s’orienter

Une des grandes leçons à tirer de la crise Covid, c’est que l’adaptation et l’agilité sont essentielles pour faire face aux imprévus. C’est donc l’un des points à enseigner aux jeunes, qui seront de plus en plus confrontés à un monde instable et incertain (déploiement massif du numérique, crises géopolitiques, économiques, sanitaires). Être capable de mobiliser rapidement ses capacités et de trouver des solutions seront des compétences indispensables à l’employabilité des jeunes, et cela pourrait permettre de réduire le taux de chômage des moins de 25 ans, dont Salima Benhamou, économiste à France Stratégie, a rappelé le nombre : 22%, contre 9% pour l’ensemble de la population. Pour pallier ce problème, tous les intervenants se sont accordés sur la nécessité d’une individualisation des parcours, à commencer par José Milano, directeur général du groupe IGS. Ce dernier a noté qu’il fallait accompagner chaque jeune avec une solution adaptée. C’est d’ailleurs le projet du dispositif « 1 jeune, 1 solution« , rappelé par Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises. Ce dispositif a permis de recruter 1 800 000 jeunes en 2020, en mettant le jeune au coeur de la solution.

Jérémy Lamri (directeur de la recherche et de l’innovation de JobTeaser), quant à lui, a porte l’idée de redéfinir ce qu’est l’orientation. Les années d’étude et in fine le diplôme ne doivent pas seulement servir à préparer le premier emploi. Il faut plutôt former les jeunes sur le long terme, pour améliorer leur employabilité. Cela passerait selon lui en premier lieu par l’aide à la connaissance de soi (se découvrir, se comprendre, et être capable de se raconter). Il faudrait aussi se servir des outils numériques en développement pour les aider à s’orienter.

L’apprentissage comme solution face au décrochage

L’apprentissage, en professionnalisant les parcours, permettrait d’intéresser les jeunes qui ne se reconnaissent pas forcément dans les filières générales, et de réduire le décrochage scolaire. C’est la « voie d’insertion professionnelle royale » selon la directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle, Anne-Sophie Barthez. Comme le rappelle Salima Benhamou, l’Allemagne est le pays européen avec le plus faible taux de chômage des jeunes (6%), notamment parce que c’est un pays où l’apprentissage est favorisé dès le secondaire. Tous les intervenants partagent ainsi l’idée qu’il faut permettre une meilleure reconnaissance des filières professionnelles.

L’enjeu par la suite, selon Sylvie Charrière, députée et présidente du Comité National d’Orientation et d’Evaluation des Cités Educatives, va être de mobiliser les entreprises pour qu’elles continuent d’embaucher des apprentis, même lorsque les aides de l’Etat liées à la crise sanitaire s’arrêteront. Comme l’a proposé Marc-François Minot Mahon, PDG de Galileo Global Education, il s’agit maintenant de prouver aux entreprises qu’un jeune en apprentissage peut beaucoup leur apporter, notamment avec sa capacité à appréhender le digital différemment.

Une co-construction nécessaire entre tous les acteurs

Ce que Roger Serre, délégué général du Groupe IGS, retient des années 2020 et 2021, c’est que tout le monde a oeuvré pour que l’enseignement se passe le mieux possible. Les jeunes n’ont pas baissé les bras, le corps enseignant a réussi à s’adapter dans un temps record. En quelques jours, nous avons basculé sur le numérique. C’est une preuve de la capacité de résilience de chacun, et ce positif est à souligner.

Tous les intervenants s’accordent sur le fait qu’il faut maintenant travailler ensemble pour résoudre les problèmes qui persistent, notamment ceux du décrochage scolaire et du chômage. C’est un sujet sociétal qui concerne tout le monde, et dont la réponse doit être commune. Gilles Vermot Desroches, Senior Vice-Président Citoyenneté et Affaires Institutionnelles de Schneider Electric, a insisté sur l’idée que la responsabilité doit être partagée. Toutes les parties prenantes doivent ainsi être concernées (enseignants, écoles, entreprises, gouvernement, parlementaires, institutions publiques), et le partenariat public et privé doit se faire plus facilement.

La conférence s’est terminée sur une note positive, puisque le président des Entreprises Educatives pour l’Emploi, Philippe Grassaud, a rappelé que beaucoup de progrès avaient été faits ces dernières années, et que près de 500 000 jeunes étaient en apprentissage en 2020. Nous devons en être fiers et continuer sur cette lancée.