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L’importance des communautés au travail

L’isolement au travail participe à renforcer le rôle des réseaux. La dynamique des réseaux constituerait un moyen de limiter l’incertitude, d’assurer la continuité de ses revenus. Que se passe-t’il quand l’organisation ne favorise pas les contacts, le sentiment d’appartenir à une même communauté de destin ou du moins d’avoir des intérêts communs ? Explications.

Contourner la solitude de l’autonomie : comparaison de formes émergentes de collectifs de travailleurs indépendants

Cindy Felio, Jean-Yves Ottmann, Mélissa Boudes (Univ. Paris-Dauphine, PSL Research University, CNRS UMR 7088, DRM MOST) et Sarah Mokaddem (Univ. de Bretagne Occidentale, IAE Brest) ont mis en place un triptyque de recherche qui donne à voir, de manière exploratoire et compréhensive, la manière dont des structures d’hébergement d’indépendants incitent ou favorisent certaines formes de collectifs. À partir de trois terrains d’étude portant respectivement sur les CAE, le portage salarial et les espaces de coworking, ils ont présenté les constats suivants :

  • La construction de formes de collectifs, conjugués à des postures de solidarité et de mise en débat du travail ;
  • Le processus de construction de ces communautés d’indépendants, qui passe notamment par le dépassement de la prescription initiale du rôle de la CAE, du portage ou du coworking, ainsi que par l’usage d’un vocabulaire et de rites propres au collectif ;
  • L’hybridation de ces collectifs d’indépendants en raison de leur écart vis-à-vis de la notion de collectif que l’on retrouve dans le cadre du salariat classique (difficulté à qualifier les relations entre indépendants au sein même de ces structures, etc.)

Ce triptyque met en évidence le besoin, explicite ou non conscientisé, pour des indépendants, à bénéficier de formes de soutien collectif.

La mobilisation improbable des travailleurs des plates-formes chauffeurs VTC

Sarah Abdelnour et Sophie Bernard (IRISSO, UMR CNRS 7170, PSL Research University, Univ. Paris Dauphine) soulignent quant à elles une mobilisation improbable : des travailleurs isolés, divisés (concurrence, pluralité de statuts (VTC, 2009; LOTI, 1982; salariés), des travailleurs fragilisés; des travailleurs sans tradition de lutte.

Ce qui mène à l’émergence d’une contestation organisée :

  • Les premières mobilisations contre les plateformes : de l’engagement à la déception ;
  • L’espoir d’une ascension sociale ;
  • La dégradation des conditions de travail et la remise en cause des primes ;
  • Les coûts de l’indépendance : travailler à crédit ;
  • Les conséquences sur la vie personnelle et familiale.

Ainsi, comme l’ont montré les récents travaux du Labo de l’ESS, le soutien collectif est primordial pour d’une part ne pas se sentir isolé, et d’autre part pour favoriser de nouvelles formes d’échanges et de coopération à distance

> Pour lire l’article « Travailleurs isolés, précarisés… Ensemble c’est tout ! »

> À lire également sur le site de la Fondation Travailler autrement :
« Les groupements d’employeurs, acteurs de la sécurisation des parcours professionnels ? » (Geste)