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« Confiance et Contrat » au cœur d’un workshop de l’Université Paris-Dauphine

Ce workshop organisé par la chaire « Confiance et Management » de l’Université Paris-Dauphine a accueilli les présentations de deux enseignants chercheurs à propos d’une question simple : quel(s) lien(s) entre confiance et contrat(s) ? Cette question d’apparence anodine recoupe pourtant de nombreux enjeux professionnels, notamment pour les métiers qui se structurent autour de prestations et de contrats sur mesure.

Arnaud Raynouard, professeur en droit à l’Université Paris-Dauphine, a commencé par rappeler que le droit crée la confiance nécessaire pour contracter avec quelqu’un qu’on ne connaît pas : auparavant, on ne traitait qu’avec des gens connus. L’Europe se serait d’ailleurs développée grâce à un « éthos de confiance » dû à des institutions, notamment le droit (avec la religion). Il a présenté ensuite, quelques principes juridiques : en droit dit « continental », comme en France, le contrat est la rencontre des volontés et l’absence de vice. Néanmoins, s’il y a des contrats, c’est qu’il y a de la défiance : quand il y avait de la confiance, il suffisait de se « toper dans la main » pour déclencher l’application du contrat. Le contrat est donc un outil qui créée une confiance formelle. Dans cette optique, le contrat vient suppléer à un manque de confiance.

Valérie Neuveu, maître de conférences en gestion à l’Université Panthéon-Sorbonne, a ensuite présenté le concept de contrat psychologique, qui n’a de contrat que le nom. C’est, en effet, un terme employé pour décrire une situation où il y a une croyance en une promesse de retour sur investissement : autrement formulé, « si je m’implique, on me récompensera ultérieurement ». C’est un facteur explicatif très fort de l’investissement des gens dans leur activité. Bien évidemment, c’est une question de confiance initiale et plus précisément, « l’acception d’une vulnérabilité fondée sur des croyances ». Sans confiance, on revient à un contrat transactionnel (de court terme et quantifié). Dans cette optique, le contrat vient acter la confiance.

Quelles sont les parts respectives du contrat et de la confiance dans les nouvelles manières de travailler ? A quel moment, quoi et pourquoi contractualiser ? Pour un indépendant, le contrat vient-il acter la confiance du client ou suppléer à son absence ? Autant de questions ouvertes par ce workshop.

> La chaire « Confiance et Management » de l’Université Paris-Dauphine

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