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Rapports

Enquête – La durée effective du travail (Eurostat-Coe-Rexecode)

coe_rexecode_coulEurostat et COE-Rexecod dévoilent les résultats de leur enquête annuelle sur les durées de travail. Calculés à l’échelle de l’Union européenne, les chiffres pour l’année 2015 confirment les tendances des années précédentes pour la France : bonne dernière sur la durée annuelle du temps complet mais au-dessus de la moyenne européenne pour le temps partiel.

  • Une durée annuelle du travail des salariés à temps complet la plus faible de l’Union Européenne
    En 2015, la durée effective de travail à temps complet se situe aux alentours de 1 646 heures. Si on compare avec la moyenne de 2013, la France accuse un recul de 14 heures et se place dernière des 28 pays de l’Union européenne.
    La France creuse son écart avec 130 heures de moins que l’Italie, 165 heures que l’Espagne ou encore 228 heures avec le Royaume-Uni.
  • Une durée annuelle du travail des salariés à temps complet largement en-deça de la moyenne dans le secteur non-marchand
    Si la durée effective moyenne du travail à temps complet en 2015 avoisine la moyenne générale pour l’industrie et s’établit à 1649 heures et1665 heures dans la construction, elle se situe 77 heures en dessous de la moyenne pour le secteur non marchand (administration publique notamment).
  • La durée effective annuelle moyenne de travail à temps partiel au beau fixe
    En 2015, cette moyenne se situe à 981 heures en France et représente 60% de la durée d’un temps complet. C’est 6% au-dessus de la moyenne européenne. L’Allemagne affiche une durée moyenne en temps partiel de 889 heures (48 heures du temps complet), les Britanniques de 873 heures ( 47% du temps complet) et les Italiens 1 017 heures ( 57% du temps complet).
  • Une durée effective des travailleurs non-salariés en baisse, mais qui se maintient parmi les plus élevées
    La durée effective annuelle moyenne de travail des travailleurs non-salariés à temps complet était de 2 335 heures en France en 2015. Elle baisse ainsi de 38 heures par rapport à 2013. Chiffre inhabituel, l’écart de durée du travail entre salariés à temps complet et non-salariés est de 42% en France, contre 26% en Allemagne, 21% en, Italie et seulement 8% au Royaume-Uni.
Une nécessaire prudence

Face à ces résultats, il est nécessaire de rester prudent. Les structures de marché du travail très différentes selon les pays rendent les comparaisons compliquées : la France, à contrario de l’Allemagne ou de l’Angleterre, a privilégié des réformes favorisant le temps complet. Jean-Christophe Chanut, dans un article paru dans « La Tribune », propose de regarder du côté de la productivité française : comparer le PIB rapporté au nombre d’heures travaillées. En 2013, la France obtient une note de 125 contre 100 pour le Royaume-Uni. Les salariés français produisent pour 45,40 euros par heure contre 39,20 pour les Britanniques, quand la moyenne européenne stagne autour de 23 euros.

De plus, la collecte des données, notamment sur la durée du travail, est réalisée avec des questionnaires différents d’un pays à l’autre. Eurostat a lancé en 2013 des travaux méthodologiques avec tous les États Membres« pour trouver de meilleures solutions pour la collecte de données » Il y a encore beaucoup de travail à réaliser pour harmoniser les données statistiques.

Document de travail – La durée effective annuelle du travail en France et en Europe 

Mais aussi sur le site de la Fondation Travailler Autrement :
Note – « Le temps partiel, une réserve d’emplois ? » (France Stratégie)

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