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Références

Rapport – « News forms of employment » (Eurofound)

La Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail a publié un rapport intitulé : « Nouvelles formes d’emploi ». Elle considère que face aux mutations actuelles du monde du travail et de la relation traditionnelle entre employé et employeur, il est nécessaire de combler les lacunes en terme d’étude de ce phénomène. Eurofound a donc dressé un état des lieux à l’échelle européenne afin d’identifier les tendances émergentes.

Pour se faire Eurofound a réalisé et analysé  66 études de cas pour illustrer le mode de fonctionnement de ces nouvelles formes d’emploi dans les États membres, ainsi que leurs répercussions sur les conditions de travail et le marché de l’emploi. Cette démarche a permis de répertorier neuf grands types de nouvelles formes d’emploi.

Typologie de 9 nouvelles formes d’emploi

  • le travail à temps partagé : un travailleur est engagé par un groupe d’employeurs afin de répondre aux besoins de plusieurs entreprises en matière de ressources humaines, ce qui se traduit par un emploi permanent à plein temps pour le travailleur mais une mise à disposition du travailleur pour les entreprises en fonction de leurs besoins
  • le partage de poste : un employeur engage deux ou plusieurs travailleurs afin que ceux-ci se partagent les tâches liées à un poste spécifique – se combinent ainsi deux ou plusieurs emplois à temps partiel pour remplir un poste à temps plein
  • l’encadrement intérimaire :  des experts qualifiés sont engagés provisoirement pour la réalisation d’un projet spécifique ou la résolution d’un problème concret,  incorporant ainsi des compétences d’encadrement externes dans l’organisation du travail
  • le travail occasionnel : un employeur n’est pas contraint de fournir régulièrement du travail au salarié, mais dispose de la marge de flexibilité lui permettant de le faire venir sur demande
  • le travail mobile basé sur les TIC : les travailleurs peuvent travailler en tout lieu et à tout moment, avec l’aide des technologies modernes ; en somme une forme plus aboutie de télé-travail
  • le travail basé sur des chèques :  la relation de travail est basée sur la rémunération de services au moyen d’un chèque acheté auprès d’un organisme agréé, qui couvre à la fois le salaire et les cotisations de sécurité sociale
  • le travail réparti entre plusieurs activités : un indépendant travaille pour un grand nombre de clients, effectuant des tâches limitées pour chacun d’entre eux
  • le travail coopératif : une plate-forme en ligne met en relation des employeurs et des travailleurs, souvent dans le cadre de tâches de grande envergure divisées et réparties entre plusieurs travailleurs organisés (par exemple en «Cloud virtuel»)
  • le travail collaboratif : des indépendants ou des micro-entreprises coopèrent d’une certaine façon afin de palier des limitations de taille et l’isolement professionnel.

Quelles conséquences sur l’emploi ?

  • Le travail à temps partagé, le partage de poste et l’encadrement intérimaire semblent offrir des conditions de travail avantageuses, combinant une flexibilité améliorée pour les travailleurs et un bon niveau de sécurité d’emploi
  • Le travail mobile fondé sur les TIC offre un certain niveau de flexibilité, d’autonomie et de responsabilisation, mais comporte également le danger de l’intensification du travail, de l’augmentation du niveau de stress et du temps de travail, ainsi que de l’estompement de la frontière entre vie privée et vie professionnelle. Il pourrait également attribuer aux travailleurs, par externalisation, des responsabilités relevant traditionnellement de l’employeur, telles que la protection de la sécurité et de la santé
  • Pour les indépendants, le travail réparti entre plusieurs activités, le travail coopératif et le travail collaboratif peuvent enrichir la nature du travail par la diversification
  • Le travail basé sur des chèques s’accompagne d’une certaine insécurité professionnelle, d’un isolement social et professionnel, ainsi que d’un accès limité aux mesures d’encadrement du personnel et à l’évolution de carrière, mais offre aux travailleurs la possibilité de travailler de manière licite, une meilleure protection sociale et peut-être une meilleure rémunération.
  • Le travail occasionnel se caractérise par un faible revenu, l’insécurité professionnelle, une protection sociale insuffisante et peu ou pas d’accès aux avantages en faveur du personnel. Le niveau élevé de flexibilité peut bénéficier à certains travailleurs, mais est trop important pour la majorité des personnes concernées qui préfèreraient davantage de continuité

Eurofound tient à préciser que « toutes les nouvelles formes d’emploi sont potentiellement propres à contribuer à l’intégration de groupes spécifiques de travailleurs sur le marché du travail, mais leur potentiel de création d’emplois est assez limité. »

> A lire : le rapport d’Eurofound « New forms of employment »

> A lire : un article de la Fondation Travailler Autrement sur le rapport de Allen et Overy intitulé « the big think : new forms of employment »