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Références

Rapport sur le travail dans le monde (OIT)

Comme chaque année, l’Organisation Internationale du Travail présente son rapport global sur l’état du travail dans le monde. En 2014, le sujet de ce rapport sera « Un développement riche en emplois ». 

Les pays qui investissent dans la qualité de l’emploi sont ceux qui progressent le plus

Le constat est sans appel : l’ampleur des efforts déployés par les pays pour améliorer la qualité des emplois explique, pour partie, les profils de croissance observés dans les pays en développement et les niveaux de vie (mesurés par la croissance du revenu annuel moyen par habitant) ont davantage progressé que dans les autres économies émergentes ou en développement qui ont accordé elles moins d’attention à la qualité de l’emploi.

De la même manière, les pays qui ont particulièrement réussi à réduire la fréquence du recours à l’emploi vulnérable au début des années 2000 ont connu une croissance économique remarquable après 2007. La question de l’emploi et même de la qualité de l’emploi est directement correlée avec la bonne santé économique d’un pays.

De grands défis à relever

Ils restent pourtant de nombreux sujets à traiter.

Malgré ces progrès encourageants, les difficultés sociales et d’emploi demeurent sévères dans la plupart des pays émergents ou en développement. Plus de la moitié des travailleurs des pays en développement (c’est-à-dire près d’un milliard et demi de personnes) occupe un emploi dit vulnérable. Les disparités en matière de qualité d’emploi sont encore criantes.

La pauvreté reste encore préoccupante pour nombre de travailleurs. La réduction de la fréquence de la pauvreté au travail dans de nombreux pays du monde en développement a été impressionnante certes, mais pourtant, dans les pays en développement, 839 millions de travailleurs sont dans l’impossibilité de gagner suffisamment pour vivre, avec leur famille, au dessus du seuil de pauvreté. Cela représente encore environ un tiers de l’emploi total, (contre plus de la moitié au début des années 2000).

L’autre défi à venir est celui de la croissance démographique. Environ 200 millions d’emplois devront être créés au cours des cinq prochaines années pour absorber l’augmentation de la population en âge de travailler dans les pays émergents et dans les pays en développement. Il sera question alors de la lutte contre le chômage des jeunes, de la professionnalisation féminine mais aussi des efforts qualitatifs à faire en matière d’emploi, sous peine de se retrouver face à une population sur-diplomée pour les postes disponibles.

Quelles solutions ?

L’Organisation Internationale du Travail ne se contente pas de constater mais offre des pistes de résolution.

Il faudrait tout d’abord « stimuler la diversification des capacités de production plutôt que de se contenter de libéraliser les échanges« . Il est vital d’éviter que la croissance économique se concentre uniquement dans un petit nombre de secteurs orientés à l’export, peu intégrés de fait au reste de l’économie. Les politiques de diversification économique, les mesures destinées à faciliter la formalisation et le développement des entreprises, et le respect des normes du travail peuvent tous contribuer à un développement plus global et à la promotion du travail décent au sein des pays concernés. Ces constatations apportent un nouvel éclairage sur les pouvoirs publics dans les pays en développement et réaffirme leur rôle décisif.

L’OIT propose aussi de renforcer les institutions du marché du travail plutôt que de négliger les normes du travail car les institutions du travail et de la protection sociale sont des facteurs essentiels de la croissance économique, des emplois de qualité et du développement humain. Renforcer l’efficacité de ces institutions demeure un défi de taille pour de nombreux pays en développement, mais les mécanismes de détermination des salaires et les réglementations du travail doivent être soigneusement conçus et une grande attention doit être accordée aux capacités de mise en œuvre.

Enfin, il faudrait étendre les socles de protection sociale et les entendre comme des moteurs d’un développement inclusif et pas seulement comme des filets de sécurité étroitement ciblé sur les pauvres.

> A lire : le rapport complet en anglais de l’OIT sur le travail dans le monde, 2014

> A lire : le résumé du rapport en français

> A lire : l’article de la Fondation Travailler Autrement sur le rapport du Bureau International du Travail sur les formes atypiques d’emploi

> A lire : l’article de la Fondation Travailler Autrement sur le rapport de l’OIT sur les conséquences du stress au travail