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Assises de la Parité 2021 : impulser la parité

Le 6 mai 2021 s’est tenue la deuxième édition des Assises de la Parité sur le thème de l’impulsion, organisée par l’International Women’s Forum. Son but était d’approfondir tous les aspects de la parité, à savoir l’égalité de représentation et de rémunération entre les hommes et les femmes en entreprise. 10 tables rondes et des ateliers pratiques étaient organisés sur des sujets divers, sur lesquels intervenaient différents dirigeants d’entreprise. Nous vous présentons les grands enseignements de cette journée.

Sensibiliser dès le plus jeune âge

La Ministre déléguée chargée de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, a introduit cette journée d’échanges. Selon elle, les professeurs, parents et proviseurs doivent travailler ensemble pour arrêter d’orienter les filles loin du scientifique et les garçons loin du social. Il est primordial, dès l’enfance, de montrer la diversité des carrières et dégenrer les métiers.

Ce travail de longue haleine doit se poursuivre dans la vie professionnelle, puisqu’on dénote toujours un manque de communication auprès des jeunes femmes sur les possibilités de carrière. Selon Thierry de La Tour d’Artaise, PDG du groupe SEB, les hommes doivent aussi encourager les femmes à s’orienter vers des carrières différentes, et vers des postes à responsabilité. Juliette Pulman, chercheuse généticienne, insiste d’ailleurs sur le fait que les femmes doivent être soutenues dans leur travail par leurs collègues et leur hiérarchie, et avoir du coaching à disposition, pour éviter l’auto-censure voire le syndrome de l’imposteur.

Et les quotas, abordés lors de la première table ronde de la journée, peuvent permettre de transformer les mentalités dans le bon sens.

Les quotas : un outil indispensable pour agir vite

La parité, tout comme la diversité, est aussi un enjeu de réputation et d’attraction : comme l’a souligné Patrick Bertrand, Président du Comité « Gouvernance des Entreprises » au Medef, les organisations subissent de plus en plus la pression des collaborateurs, clients et partenaires. Mais malheureusement, cela ne suffit pas et il faut trouver des réponses plus effectives.

Ainsi, les quotas ne sont pas une solution sur le long-terme, mais ils sont un moyen transitoire pour améliorer rapidement et efficacement la parité en entreprise. Marie-Jo Zimmermann, ancienne députée et co-autrice de la loi Copé-Zimmermann, a répété ces paroles de Christine Lagarde, montrant que les règles sont nécessaires : « quand on légifère, on trouve des femmes, quand on ne légifère pas, on trouve des exclues ». D’après l’avocate Agnès Cloarec, la loi sur les quotas promulguée en 2011 a permis d’atteindre 44% de femmes dans les conseils d’administration des entreprise. Brigitte Grésy, présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes, conclue la table ronde sur les quotas avec un « Oui, 3 fois oui, aux quotas », et notamment dans les postes de leadership, de direction, et dans les secteurs majoritairement masculins (numérique, industrie). Il ne faut tout de même pas oublier de prendre en compte les spécificités de chaque entreprise ; les plus petites n’ont pas les mêmes moyens à disposition que les plus grandes pour opérer les changements.

Pour aller plus loin, une proposition de loi visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle a été déposée à l’Assemblée nationale. La députée qui la porte, Marie-Pierre Rixain, était présente aux Assises pour l’exposer. Elle souhaite notamment instaurer des quotas dans les instances dirigeantes de l’entreprise, et non plus seulement dans les Conseils d’administration. Cette proposition de loi a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale le 12 mai dernier. Si elle est promulguée, cette loi entrainerait une transformation dans l’organisation des entreprises.

La diversité et l’inclusion sont la clef de la réussite

La crise du Covid-19 a engendré un recul sur la question de la parité : les politiques prévues par les entreprises ont été laissées de côté pour répondre aux urgences, et une étude du Forum économique mondial annonce même qu’il faudra 36 ans pour rattraper le retard pris sur le sujet de l’égalité. Mais cette crise devrait être considérée comme une opportunité plutôt qu’un frein, et le constat commun est d’ailleurs que les entreprises qui ont réussi le mieux à s’en sortir ces derniers mois sont celles qui ont le plus intégré les collaborateurs dans les prises de décision.

Sandrine Conseiller, DG de la marque Aigle, explique qu’il est très important d’avoir en entreprise des hommes et des femmes, mais également des personnes d’origines et de nationalités différentes, pour anticiper le mieux les besoins des clients. La diversité et la parité ne sont donc pas uniquement des enjeux de société mais également de performance, d’innovation et de créativité ; c’est ce qui apporte la connaissance d’un autre monde, comme l’a souligné Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP.

> Voir les replays de la journée sur le site des Assises de la Parité.

> Egalement à lire sur le site de la Fondation Travailler autrement : Quid de l’index d’égalité professionnelle ?, #Travail : Le Covid-19 creuse les inégalités entre les hommes et les femmes