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Rapport – Le travail indépendant : choix, nécessité et « gig économie » (McKinsey Global Institute)

Vector business start up conceptCe rapport de 2016 (« Independant Work: Choices, Necessity and the Gig Economy ») cherche à évaluer la part des activités indépendantes dans leur globalité : non seulement les métiers indépendants, mais aussi les activités complémentaires telle que la location de chambres ou d’appartements via plateforme. Il conclut à l’importance de la population cumulée concernée et à sa forte croissance et en propose une classification et une comparaison internationale.

Le rapport est construit sur un sondage auprès de 8000 personnes dans 6 pays et le choix de considérer les indépendants non en fonction de leur(s) statut(s) mais selon de trois critères : un degré important d’autonomie ; une rémunération à la tâche, mission ou vente ; une relation de court terme avec le(s) client(s).

De ce fait, le rapport inclue les activités secondaires (louer une chambre sur Airbnb, vendre de l’artisanat sur eBay, etc) mais pas les indépendants « forcés », par externalisation de leur activité, qui ont un client unique, de long terme, auquel ils sont subordonnés.

Si la définition semble claire et évidente au premier abord, elle ne l’est pas tout à fait : quid des personnes qui remplissent tous leurs trajets avec Blablacar par exemple ? Pour les chauffeurs Uber, ceux qui ne travaillent que pour la plateforme devraient être exclus alors que les ponctuels non, or le rapport les intègre tous (la situation de la France et des États-Unis étant très différente sur ce point).

Cette définition posée, elle conduit aux chiffres suivants sur l’ensemble des pays étudiés :

  • 10-15% d’indépendants réels : activité principale avec une réelle autonomie
  • 10-15% de complément d’activité : essentiellement des services, de l’ordre de 3% de vente de produit et 1% de location

En France, leur méthodologie indique 10-12 % d’activité principale et 15-18% d’activité complémentaire, soit 25-30% des actifs plus ou moins indépendants. Surtout, cela concernerait 53% des 15-25 ans.

En France  Activité principale Activité complémentaire  Total
Activité indépendant choisie

4 millions

29%

5 millions

39%

68%
Activité indépendante
subie économiquement

1 million

10%

3 millions

22%

32%
39% 61%

 

Le rapport étudie ensuite la satisfaction au travail des personnes. La satisfaction au travail est supérieure pour les indépendants « choisis » que pour les travailleurs standards, sur de nombreux items et en général. Elle est équivalente en général pour les « subis » mais inférieure pour les items (« faiblesse des revenus » et « incertitude »).

Le rapport propose, suite à une analyse prospective prédisant une croissance significative du travail indépendant, des pistes pour quatre catégories d’acteurs :

  • Les pouvoirs publics : il faut urgemment améliorer l’outil statistique sur ces questions. Il faut aussi revoir les politiques de protections sociales, inadaptées.
  • Les intermédiaires et innovateurs : les indépendants et le travail indépendant sont un marché rempli d’opportunités à saisir ou créer.
  • Les travailleurs : ils doivent développer à la fois des compétences/produits pour se différencier et des compétences de gestion.
  • Les organisations : recourir largement à des indépendants est une perspective rentable, mais qui demande une adaptation réelle et difficile

> Consulter ou télécharger le document :

> À lire aussi sur le site ITG.fr :
Les « Slashers » apparaissent dans les statistiques de l’INSEE

> À lire aussi sur le site de la Fondation Travailler autrement :
Pourquoi ne parle-t-on pas de la qualité de vie au travail des indépendants ?

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