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Workshop : « J’aime mon travail mais… »

Le campus Eiffel de l’ESCE accueillait le 21 avril le Workshop « J’aime mon travail mais.. ». Chercheurs et chef d’entreprises étaient conviés pour venir parler et partager leurs expériences et contributions autour du thème : l’homme au travail dans les organisations de demain. 

Les différentes disciplines mobilisées (droit, économie, neurosciences, philosophie, sociologique ou encore psychologie) se présentent comme autant d’approches et de réponses possibles aux défis posés par la thématique du « travailler » aujourd’hui : changement organisationnel, nouvelles technologies et formes d’organisation ou encore plus récemment la question du bien-être.

La Fondation ITG, Travailler Autrement, partenaire de l’événement,  a souhaité revenir sur les temps forts de la rencontre :

La 1ère table ronde  : « j’adore mon travail mais… »

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Olivier Jacquemond, docteur en philosophie, a ouvert la session avec un questionnement sur l’entreprise comme « nouveau topos-lieu- de l’amitié ». Parti de la Sillicon Valley,  Flippers, billards ou tobbogans et autres aménagements d’espace de détente collectif en entreprise se développent. L’entreprise imite de plus en plus les codes et pratiques des autres sphères. Ces pratiques cristallisent le développement de liens sur le lieu de travail : propice à la coopération et l’échange entre collègues.

Jean-Yves Ottmann, docteur en sciences de gestion, a présenté le cheminement de sa thèse, soutenue récemment. Le rapport au travail ne résulte pas d’une opposition tranchée entre bien-être et mal-être. Les modèles de compréhension sont multiples et posent des états plus nuancés comme celui du retrait ou du rapport ambivalent au travail. C’est cette dernière piste que le docteur a développé sur son terrain d’études : les métiers de laboratoire. Ses observations posent des perspectives intéressantes, notamment pour les nouvelles formes d’emploi qui sont marquées par une volonté des travailleurs de proposer des alternatives au salariat classique.

Gaëlle Deharo, docteure et juriste, a amené le débat sur la qualification juridique du stress. Cette notion est source de multiples questionnements : comment le juge peut-il apprécier et sanctionner si nécessaires les méthodes managériales entraînant des situations de stress et, outre le comportement du manager, quels sont les autres déterminants de stress? Sa définition est assez large, comme celle choisit pour l’accord national interprofessionnel de 2008, c’est une situation qui s’illustre par un décalage entre ce que l’on demande à un salarié et les moyens donnés pour remplir sa tâche.

2ème table ronde : « Les nouvelles formes d’organisation et de gestion »

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L’intégration des technologies de l’information et de la communication, visibles à travers l’omniprésence des écrans numériques, a complètement modifié la manière de travailler.  Dans un contexte difficile, de précarisation des carrières professionnelles, le numérique a permis l’émergence de nouvelles formes d’emploi comme le développement du travail indépendant. De plus en plus de travailleurs aspirent à plus d’autonomie et de liberté. Cindy Felio, psychologue et docteure sciences de l’infocom, a consacré sa thèse aux cadres face au numérique, et s’est interrogée sur les enjeux mais aussi les stratégies mises en place par cette catégorie de travailleurs. Dans le cadre de sa communication, elle a notamment proposé une contextualisation des pratiques du numérique à la figure du cadre autonome.

Autonomie et liberté de choix, deux aspirations également remplies par le portage salarial.  Et c’est Roland Bréchot, directeur général du groupe ITG pendant plus de dix ans, actuellement vice-président et membre du conseil d’administration de la Fondation, qui est venu parler de cette pratique. Appuyé sur son expérience professionnelle et personnelle, il s’est exprimé sur les mutations du marché de l’emploi : la sécurité relative du CDI, l’incertitude économique, la meilleure gestion de son temps… Le portage salarial se présente comme une nouvelle forme émergente d’emploi. Dans un premier temps, cette démarche séduisait plutôt les seniors mais c’est une pratique qui a su diversifier son public : aujourd’hui, de plus en plus de jeunes, poussés par une envie d’autonomie professionnelle, le pratiquent.

C’était aussi l’occasion pour Elise Goiseau, doctorante, de présenter le sujet de sa thèse : l’influence de la culture nationale sur le bien être au travail à travers le cas d’une entreprise australienne.

La dernière table ronde s’est centrée autour des aspects psychologiques et la santé au travail. L‘utilisation combinée des neurosciences et du management, s’illustre comme une opportunité pour améliorer largement les pratiques managériales. En effet, une meilleure compréhension du cerveau humain est un outil clé qui peut à terme optimiser les comportements en entreprise et de lutter, par exemple contre le développement des maladies professionnelles d’ordre psychique de type burn-out. Le développement de la psychologie sociale appliquée au travail présente également des pistes très intéressantes.

Cette journée intervient dans le cadre d’un élargissement du programme de l’école ESCE avec un module sur le « management et la santé au travail ».